bunny kingdom (2017) compte rendu Richard Garfield vous connaissez ? Non ? Alors là il faut tout de suite courir vous renseigner ! S'il y a bien un auteur qui aura marqué le monde du jeu c'est lui. Cet homme n'est autre que le papa du révolutionnaire jeu de carte Magic l'Assemblée (oui rien que ça!) et de l'excellentissime Netrunner. Il s'est aussi attaqué au jeu de plateau avec notamment le très fun Roborally, le très original Filthy Rich ou encore le très addictif King Of Tokyo. Et plus récemment, on lui doit le très excellent Keyforge. Oui il y a peut être un peu trop de superlatif mais avec lui il n'y en a jamais assez. Comme vous pouvez le voir, ce n'est pas n'importe qui. Tout ce qu'il touche (ou presque) se transforme en véritable plaisir ludique. Du coup, quand un jeu porte son nom, l'attente est à son comble. C'est le cas avec Bunny Kingdom. Sorti en 2017, chez Iello, Bunny Kingdom est un jeu de 2 à 4 joueurs. Les illustrations sont de Paul Mafayon (Earth reborn, Loony Quest). Le jeu propose de revisiter le système de draft en le combinant avec un contrôle de zone. Les parties sont annoncées entre 40 et 60 minutes. Chaque jouer incarne un seigneur lapin et son armée. Ils doivent s'affronter pour prendre possession d'un territoire vierge au nom du Roi Lapinot. Le meilleur seigneur possédera le titre de Grandes Oreilles. Bon ok dis comme ça, le thème ne fait pas forcément rêver. Mais vous incarnez des lapins badass quand même ! C'est des guerriers et ils se battent pour des carottes mais pas seulement et... Ok vaut mieux que je m'arrête là c'est ça ? Alors oui, le thème n'est pas ce qui est le plus emballant possible de prime abord. On peut même dire que c'est quelque chose qu'on ne s'attendait pas forcément provenant de l'imagination de Richard Garfield. Mais admettons pourquoi pas. Pour nous aider à nous mettre dans l'ambiance, le jeu dispose d'illustrations superbes. Il y a de nombreuses cartes avec des dessins uniques. Il y a d'ailleurs pas mal de clins d'oeil par ci par là. C'est beau, coloré. On pourrait même se dire que c'est parfois un peu enfantin. C'est d'ailleurs un des aspects trompeurs du jeu. Car derrière son côté jeunesse, il se révèle assez profond. En dehors des cartes, qui représentent le mécanisme central, on retrouve un plateau et des dizaines de figurines. Votre armée de lapin est représentée par des petites figurines de lapin à votre couleur. Il y a aussi des figurines de château, avec un nombre de tours correspondant à l'évolution de la ville (une tour pour le niveau un ; deux tours pour le niveau deux ; trois tours pour le niveau trois). Ces figurines sont petites mais le rendu est bon et sur le plateau, elles s'insèrent parfaitement. J'ai d'ailleurs eu la chance de jouer sur les deux éditions. En effet, la première édition du jeu souffrait d'un problème de choix graphiques. Le plateau était trop petit ce qui rendait la lecture du jeu, et surtout le comptage des points de victoire très calamiteux. Iello a très vite réagit et dans la seconde édition a corrigé bon nombre de problèmes. L'éditeur a notamment réalisé un plateau plus grand permettant une meilleure lisibilité, des cases pour le score pouvant accueillir plusieurs lapins, retravaillé certaines couleurs, inséré un insert plastique. Un vrai travail de prise sur soit et d'améliorations. Avec un matériel assez important, une fois mis en place, il faut avouer que ça en jette sur le plateau. Toute proportion gardée bien entendu. Le système de jeu principal est le draft. En fonction du nombre de joueurs, chacun va recevoir un nombre de carte identique : 10 à 4 joueurs, 12 à trois. Chaque joueur choisit deux cartes et passe le reste à son voisin. On joue les deux cartes, on en rechoisit deux nouvelles et on repasse le tas à son voisin. Le jeu à deux est légèrement différent. A deux joueurs, il y a quatre tas de cartes comme à quatre. A chaque fois qu'on doit choisir des cartes, on en pioche une d'un tas neutre. On en choisit toujours deux mais on en garde une l'autre on l'a défausse. On continue toujours jusqu'à ne plus avoir de cartes. Il y a plusieurs types de cartes. Vous allez retrouver les cartes terrains qui correspondent à une lettre et un chiffre. Lorsque vous en jouez une, vous vous en emparez en mettant un de vos lapin dessus. Chaque terrain est unique. Si vous avez par exemple, le A1 personne d'autres ne peut l'avoir. Vous avez ensuite les cartes constructions. Ces cartes vous permettront d'ajouter des châteaux, des mines de ressources sur un de vos terrains à la fin d'une manche. En attendant, vous prenez la figurine ou le jeton correspondant et vous le laissez sur la carte. Vous trouverez aussi des cartes pouvoirs à appliquer de suite. Il suffit de lire ce qu'il y a d'indiquer. Enfin vous allez avoir les parchemins. Ces cartes resteront posées devant vous face cachée. Elles rapporteront des points bonus en fin de partie en fonction de ce que vous avez réalisé. Une fois le draft terminé, on passe à la phase construction. C'est ici que vous pouvez poser vos jetons ou figurines de château sur le plateau dans un terrain que vous possédez ou que vous voulez posséder (exemple du campement). Il est aussi possible de relier deux villes entre elle avec le relais aérien ou de produire de nouvelles ressources. Lorsque tout le monde s'est décidé, on passe au comptage des points. Rien de bien compliquer. Vous comptez pour chaque fief possédé le nombre de tour multiplié par le nombre de ressources différentes. Vous avancez votre pion en fonction sur la piste des scores. Un fief est un ensemble de lapin adjacent (minimum un) avec au minimum une cité et une ressource. On fait ça quatre fois puis on regarde qui gagne. Et c'est tout. Non le jeu n'est pas compliqué du tout dans ses règles. Comme souvent dans ce type de jeu, plus vous allez y jouer, plus vous allez connaître les cartes et plus le jeu sera fluide. Les tours s'enchaînent vite. Le jeu est très agréable. Il y a peu de temps mort. Par contre, la chance fait partie intégrante du système de jeu encore plus que dans un draft classique. A deux joueurs, on peut un peu mieux contrôler sa façon de jouer. Par contre, à trois ou quatre, on lutte à la fois contre les autres joueurs mais aussi contre le hasard du tirage. On voit d'ailleurs une diminution des gros fiefs en fonction du nombre de joueurs. Ce qui peut se ressentir dans les scores finaux. Le thème est très vite oublié. Des lapins ou autre chose ça aurait tout aussi bien convenu. Pour ce qui est de l'interaction, elle plus indirecte et légère. Les premières parties vont clairement se jouer chacun dans son coin. Puis peu à peu, on va tenter de bloquer l'autre en prenant les cartes qu'il veut. Même si c'est plus facile dans la configuration deux joueurs, on peut le faire à plus. Mais le coût sera plus important car en faisant ça, vous sacrifiez votre stratégie. L'interaction se fera donc plus sur une question d'occupation des sols et d'opportunisme situationnel. On ne peut s'empêcher de comparer le jeu au maître étalon du genre qu'est 7 Wonders. En terme de difficulté d'apprentissage, Bunny Kingdom est légèrement moins compliqué. Le rendu au cours de la partie est plus concret car vous voyez le plateau se remplir au fur et à mesure. Par contre en terme de jeux, il va être plus long. Il va aussi être plus hasardeux dans la stratégie. On dépend beaucoup plus du tirage des cartes et d'où vont se placer les autres joueurs. Finalement, même si le moteur principal est le même, les deux jeux sont carrément différents. Que ce soit dans les sensations de jeux, mais aussi dans le plaisir ludique. Derrière un aspect enfantin, Bunny Kingdom est un jeu qui possède une certaine profondeur. Simple dans ces règles, il peut vite devenir stratégique tout en prenant compte de l'aspect chance important. Le comptage de points est peut être un des points noirs du jeu. Il peut être vu comme inutilement compliqué. Heureusement, Iello a refait un plateau plus grand ce qui permet d'identifier beaucoup mieux chaque icône. Avec la première édition, cela pouvait être assez galère. Une fois qu'on a pris l'habitude, ce n'est plus aussi contraignant qu'avant, même si cela prend toujours un peu de temps. Voir l'évolution du plateau et son évolution personnel est une chose assez importante. Dans Bunny Kingdom, on est plus sur une vision à long terme. Même s'il est important de ne pas faire un tour à vide, plus on se rapproche de la fin et plus on fait de points. Du coup, pour des joueurs aguerris il sera peut être plus facile d'anticiper. Tenter de définir les objectifs de vos opposants, préparer un piège et l'isoler, sortir un campement au bon moment... Là où finalement le joueur familial ne fera que poser ses cartes tout en essayant de les faire coïncider. Encore une fois, ce type de possibilité prouve l’intelligence du jeu. Il peut être joué entre différents types de joueurs et avec tout autant de plaisirs. Le jeu propose plusieurs lectures ludiques et plusieurs méthodes pour l'emporter. Le jeu dispose d'une extension, disponible chez Iello, qui vient juste de sortir. Bunny Kingdom : In the Sky autorise à jouer à cinq et offre un nouveau plateau avec de nouvelles ressources et cartes. (je n'ai malheureusement pas encore eu l'occasion de l'acquérir donc de l'essayer). Jouable dans toutes les configurations et bien appréciable dans chacune avec des degrés de stratégie différents, Bunny Kingdom est une très bonne surprise. Encore une victoire pour Garfield. On a comme une impression d'évolution concrète marquée par le changement du plateau au fur et à mesure du jeu. Pour y avoir joué entre amis ou avec la famille, le fonctionne vraiment bien. Beau, agréable, simple, bourré d'humour, accessible mais néanmoins stratégique, le jeu a tout pour plaire. Sans oublier le fait qu'il dispose d'une rejouabilité très importante du fait de la part de hasard importante. D'une partie sur l'autre, tout peut changer ce qui empêche le syndrome de LA stratégie gagnante. Vous reprendrez bien un peu de carottes avec ça ? Score Technique 8,5/10 Les cartes sont superbes (peut être un peu fine). Le jeu regorge d'humour et de clins d'oeil. Les figurines de lapins et de châteaux (un peu fragile) sont bien faites. Le tout est peut être encore un peu petit (on devient vieux) mais l'amélioration du matériel par rapport à la V1 est un vrai plus. On reconnaît le travail sérieux de l'éditeur. Mon Score BGG 8,5/10 (Très bon. Plaisir d'y jouer et je le recommande) Une réussite que ce petit jeu sans prétention. Simple dans ses règles et dans son apprentissage, il se révèle au fur et à mesure des parties. Grosse rejouabilité au menu. Un jeu sans prise de tête mais qui offre un bon challenge. Petit regret au niveau d'une interaction quasi inexistante. Score Combiné 8,5/10 Et maintenant, à vous de jouer...
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