The mind (2018) compte renduJ'aime beaucoup flâné dans les rayons d'un magasin ludique. Regardé, découvrir de nouveaux jeux, admirer les illustrations, voir contenu d'un jeu, prendre mon temps... Et parfois, au milieu d'un rayon, vous découvrez des jeux vers lesquels vous ne vous seriez jamais arrêté autrement. C'est le cas du jeu dont je vais vous parler. Il s'agit d'une petite boîte, assez sobre, qui ne paye pas de mine, et qui, si elle n'était pas mise en avant paraîtrait assez quelconque. Ce jeu, il s'agit de The Mind. The Mind est issu du cerveau de Wolfgang Warsch (Fuji,Très futé). Wolfgang est un auteur de jeu autrichien assez récent. Son premier jeu date de 2015, Dream Team. Un an plus tard, il réalise Shadow Master. Puis en 2018, il revient avec pas moins de quatre jeux qui sort : Très futé, Les Charlatans de Quedlinburg, Illusion et The Mind. Et parmi ces quatre, trois sont nommés au Spiel 2018 ! Oui vous avez bien lu. Très futé et les Charlatans pour le Kennerspiel, The Mind pour le Spiel des Jahres. Si ce dernier a échoué pour remporté « le titre suprême » face à la machine Azul, Les Charlatans ont remporté le Kennerspiel. Tout ça pour vous dire que ce biologiste moléculaire est un auteur à surveiller de très près. Son dernier jeu Fuji, sorti chez Feuerland, et qui sera bientôt édité en français par Supermeeple, a déjà reçu un bon accueil. The Mind sort donc en 2018. Il est édité par Nürnberger-Spielkarten-Verlag. Depuis, nombreux sont les éditeurs qui l'ont ajouté à leurs catalogues. En France, Oya s'occupe de sa distribution. Tout de suite, le jeu produit son effet. A vrai dire, il divise clairement les joueurs et ne laissent personne indifférent. Son succès ne se dément pas et il affiche déjà un bon palmarès avec sa nomination au Spiel des Jahres et sa victoire en 2019 au Festival International du Jeu de Cannes. La boîte est petite, et cela se comprend car à l'intérieur on y retrouve juste des cartes. Les cartes chiffres sont numérotées de 1 à 100. Chaque carte est unique. Vous allez aussi avoir des cartes niveaux, de 1 à 12, des cartes points de vie et des cartes shuriken (ou une étoile suivant les interprétations). Et c'est tout (bon y a aussi les règles bien sûr, ou alors il faut tout de suite prévenir votre revendeur). Les illustrations de Oliver Freudenreich sont clairement minimaliste. Étranges (cela ressemble-t-il à un lapin tout droit sorti de Donnie Darko?), mais vraiment sobres et abstraites. On pourrait même penser que c'est vraiment (trop) léger. Pourtant, ça fonctionne. Après tout, ce n'est pas pour ça que l'on achète ce jeu. Cette quasi inexistence d'illustrations rend la lisibilité meilleure (au détriment d'une potentielle immersion). Maintenant place à ce qui vous intéresse le plus, comment y joue-t-on ? Les règles sont extrêmement simples et tiennent sur une petite feuille. The Mind se joue de 2 à 4 joueurs. Il s'agit d'un coopératif. Tout le monde gagne ou perd ensemble. Un peu à la manière d'un The Game, vous devez réaliser des suites de chiffres dans l'ordre croissant en fonction des cartes que vous avez en main. Il n'y a pas d'ordre du tour à proprement parlé, chacun joue quand il pense avoir la bonne carte. Mais attention, on ne joue qu'une carte par carte. Du coup, si vous avez le vingt-deux et le vingt-trois, il va falloir d'abord poser l'un puis poser l'autre à partir de votre main. Ce qui bien entendu peut laisser le temps à un autre joueur de jouer autre chose entre temps. Au début d'un niveau, chaque joueur reçoit autant de cartes que la valeur de celui-ci. Autrement dit, au niveau un vous recevrez une carte ; au niveau deux, deux... Pour l'instant je vous l'accorde rien de bien folichon et original. Quand vous arrivez à passer un niveau, autrement dit quand tous les joueurs ont réussi à se débarrasser de leurs cartes, suivant le niveau, vous remporterez un bonus : une nouvelle vie, un nouveau shuriken, ou rien. Trop simple ? Ah mais je ne vous ai pas parlé de la spécificité du jeu. Il est interdit de communiquer. Oui. Pas de paroles, pas de gestes, pas de mîmes, pas de mouvements de pieds, pas de clignements d'yeux pour autant de chiffres que vous avez (si vous avez le 100 cela doit être fatiguant j'imagine)... Non, rien, Nada, Nothing, on ne s'exprime pas ! Encore pire qu'à Hanabi. Là, ça ne rigole plus. Enfin si, mais pour d'autres raisons. Il va vous falloir faire preuve d'attention. Tout va se jouer à l'intuition, à la sensation, au regard. Ca va pas être facile je vous l'accorde. Mais quand on y arrive c'est tellement jouissif. Pour vous aider, vous avez quand même le droit au shuriken. Quand tous les joueurs se mettent d'accord en levant leurs mains (on ne parle pas je vous ai déjà dit !), on peut utiliser un shuriken. Celui-ci permet à tous les joueurs de montrer leur plus petite carte dans leur main et de s'en défausser. Ouf. Sauf que des shurikens c'est comme les vies, c'est rare et précieux. Pour gagner, il va falloir atteindre un niveau en fonction du nombre de joueur participant. Alors bon courage ! Pour perdre, facile, il ne faut plus avoir de vies. Quand un joueur a joué une carte, si personne n'a un chiffre plus petit dans sa main, tout se passe bien. Dans le cas contraire, on met en pause le jeu, on défausse toutes les cartes plus petites et surtout on perd une vie. Ca coute chère les vies, alors faîtes attention ! Le jeu est extrêmement rapide. Cela permet de passer outre la défaite, suivant cuisante, et prendre du plaisir à recommencer encore et encore. Une sorte de Die & Retry. Sauf que forcément les conditions ne sont jamais les mêmes. On est clairement dans un jeu abstrait. La rejouabilité peut vite être remise en question. Si vous jouez toujours et souvent avec le même groupe, alors oui le jeu va vous paraître assez limité et vous allez vite le laisser de côté. Par contre, avec des groupes différents ou avec le même mais moins souvent, le jeu continue de surprendre, d'émerveillé, de faire rire. Avec ses règles ultra-simples, The Mind va finalement bien au delà du jeu. C'est finalement là où il va être totalement clivant. Certains y voient un jeu basé uniquement sur la chance, sans intérêt, avec une difficulté facilement contournable. Après tout, il suffirait juste de compter les cartes jouées, ou de compter les chiffres dans sa tête tous ensemble et hop la suite de chiffres seraient plus facile à faire. Oui, cela se peut si vous avez un groupe très mathématiquement synchronisé. Mais cela serait passé complètement à côté du jeu. Le but de The Mind n'est pas tant de gagner que de surmonter cet handicap, ce silence imposé entre joueurs. Ca va perturber, les premières parties vont être hachées, hésitantes, surprenantes. Une fois le rythme pris, tout va devenir fluide, tendue, amusant. Car oui, passer la potentielle frustration qui peut survenir chez beaucoup de personnes, on se laisse transporter par cet OVNI ludique. Exemple de tour : Niveau deux, dans ma main j'ai un trois. Le tour débute, je me dis logiquement que je dois le jouer très rapidement. Du coup, je le pose sur la table sans hésiter. Et bim c'est le drame. Ma partenaire avait le deux. Une vie en moins. Du coup j'hésite. Il me reste un soixante-six. Je me dis que j'ai le temps. J'attends. Personne ne joue. Le troisième joueur au bout d'un moment se lance avec son soixante-dix se disant que si on attendait c'est que les chiffres étaient forcément élevés. Et bim, une deuxième vie en moins. The Mind est un jeu à part. Certainement pas le meilleur jeu de tous les temps, mais dans la catégorie party game, il a su trouver sa place et bien la garder. Une expérience ludique ouverte à tous, petits et grands, joueurs et non joueurs. Serez-vous chanceux ? Êtes-vous des télépathes en herbe ? Serez-vous trop sûr de vous ? Des parties courtes, des sentiments contrastés. Quelle frustration de ne rien pouvoir contrôler, mais quelle joie quand tout s'enchaîne parfaitement et quels fous-rires quand ça part en vrille. Suivant les personnes, le jeu va prendre tout de suite, chez d'autres la magie n'opérera jamais. Score Technique 5/10 L'édition est minimaliste, rien d’extraordinaire, mais tout est fonctionnel. Mon Score BGG 8/10 (Très bon jeu) Pour moi, la magie a opéré. Fun, rapide, simple. En famille ou entre ami ça fonctionne bien. C'est un plaisir d'y jouer avec les bonnes personnes. Score Combiné 6,5/10 Et maintenant à vous de jouer...
Premières impressions de Barry. Ce jeu est comme un fou rire. C'est comme un sport d’équipe, où chaque joueur essaie d’atteindre cet objectif collectivement. Il y a de la chance et des suppositions en aveugles, mais tout cela s'ajoute au plaisir que procure le fait d'essayer de deviner ce que les joueurs ont l'intention de jouer ou non. Et vous allez probablement vous retrouver à modifier un peu les règles au fur et à mesure que votre langage corporel commence à faire deviner vos intentions. Cela se produit généralement lorsque vous jouez avec des joueurs plus jeunes. Je peux comprendre pourquoi cela ne plait pas à tout le monde, car c’est une notion un peu enfantine de mettre des chiffres en ordre. Et j’ai eu ce même ressenti lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de «The Game». Mais c’est la simplicité de ce jeu qui le rend accessible à tout le monde, c'est un peu comme s’asseoir autour d’une table pour réaliser ensemble un puzzle de 1000 pièces. J'y ai joué une fois, l'ai trouvé hautement addictif et j'ai maintenant ma propre copie.
0 Comments
|
![]() écrivainsBarry Doublet & RUBRIQUEs
All
|