Newton (2018) Compte Rendu Newton est un jeu disponible en VO lors du salon d’Essen 2018. Il est édité par Cranio Creations, un éditeur italien, à qui l’on devait déjà l’excellent Lorenzo il Magnifico. Le jeu s’est retrouvé en rupture au bout d’un jour et demi, généralement un bon gage de qualité. Cranio a repris la charte graphique de Lorenzo. J’aime bien l’idée qu’un éditeur uniformise son matériel d’un jeu sur l’autre pour faciliter la compréhension de l’iconographie. Pour l’amour de la découverte Dans Newton, oh surprise, nous jouons des scientifiques au siècle des lumières, avides de connaissances. Pour remporter la partie, il faut obtenir le plus de savoir possible. Divers lieux sont disponibles pour ça, représentés par 3 plateaux différents. Et oui, rien que ça, Newton n’est pas un jeu pour apprenti gamers, mais pour les grands amateurs de jeux qui piquent les neurones. Un plateau pour découvrir Un des plateaux représente la carte de l’Europe. Les savants vont s’y déplacer pour se rendre dans de nombreux hauts lieux culturels. Des voyages qui entretiennent la jeunesse, mais qui coûtent chers. Certains passages demandent en effet de payer un péage, il ne faut pas s’y aventurer sans avoir quelques billets en réserve, sous peine de se retrouver bloqué. Ces voyages permettent de visiter des universités, des vieilles villes et même des merveilles antiques. Au passage, on y pose des cubes à sa couleur, moins poétiques que des cartes postales, mais trace visible de son passage. Un plateau pour rechercher Pendant que votre scientifique se promène à travers toute l’Europe, il a donné quelques devoirs à faire à ses étudiants. Les pauvres vont devoir faire des recherches sur le plateau de technologie: un arbre formant des chemins en sens unique. Au début de la partie, un seul acolyte est à votre disposition, mais il faudra vite en embaucher d’autres car la tâche est colossale. En explorant les différentes branches de cet arbre, des bonus sont récupérés et surtout le sommet de chaque branche est un véritable puits de science : une case avec une restriction d’accès (des connaissances sous la forme de couleur de livres) permettant de gagner des points en fin de partie. Beaucoup de points. Un plateau pour lire Enfin, toutes ces connaissances doivent être archivées. Pour cela 12 livres sont disponibles pour les ranger dans les étagères de son plateau bibliothèque, un plateau individuel qui permet aussi de jouer les cartes action du jeu. Chaque étagère indique un prérequis pour y poser un ouvrage. Ces restrictions sont liées soit aux différents lieux visités sur la carte de l’Europe, soit aux livres de couleurs disponibles sur les cartes action. Les livres sont stockés en 4 piles de 3 jetons, et vider une pile amène un bonus instantané, de plus en plus puissant. Et des cartes aussi ! Chaque tour consiste à jouer 5 cartes, puis en glisser une définitivement sous son plateau individuel. Ces cartes ont des logos correspondants aux action du jeu. La puissance des actions va grandir en fonction du nombre de logos identiques sur les cartes jouées par un joueur. Ce twist est vraiment bien trouvé puisqu’en avançant de plus en plus dans le jeu, il y aura de plus en plus de cartes sous le plateau. Et donc des actions de plus en plus puissantes. Des actions qui correspondent aux pistes des différents plateaux de jeu. On va donc pouvoir faire avancer respectivement son savant ou ses apprentis d’un nombre de cases correspondant au nombre de logos de boussoles ou de roues crantées visibles sur les cartes de sa ligne d’action. Sur le même principe, il existe une piste monétaire, ponctuée de bonus, sur laquelle on avance avec le logo d’une équerre. L’argent, comme dans presque tous les jeux de gestion, est une denrée rare et en manquer peut bloquer les voyages de votre personnage sur la carte de l’Europe. Un autre symbole, le livre, permet de poser des tuiles sur les étagères du plateau individuel. Il en faut un pour en ranger sur l’étagère du haut, deux sur la seconde et… trois sur la dernière. Enfin, la dernière action, avec le logo de chapeau d’étudiant, permet de récupérer de nouvelles cartes afin de diversifier sa façon de jouer. Il existe trois puissances de cartes, qu’on pourra donc récupérer en fonction du nombre de symboles visibles sur sa ligne d’action. Les cartes sont toutes plus intéressantes que celles de départ. Leur choix est donc primordial puisqu’elles remplaceront vite vos cartes initiales que vous allez sacrifier petit à petit à la fin de chaque manche. Et dans le score les écraser Je n’ai vu dans Newton que deux axes de victoires possibles. Ils passent tous deux par une utilisation maximale du plateau de technologie. Une des stratégies passe par l’exploitation totale de sa bibliothèque. Il faut alors créer un moteur de revenus de points de victoire. Le démarrage est poussif, mais le décompte de fin de partie est vraiment important, et permet généralement d’aller se positionner sur les tuiles objectif. Le second axe passe par un maximum de déplacement sur le plateau de l’Europe, et l’achat de cartes dont les actions génèrent des points de victoire. Le démarrage est rapide, c’est une stratégie qui crée un gros écart de score, mais qui ne rapporte quasiment pas de points en fin de jeu. On peut s’inquiéter de ne voir que deux stratégies (j’ai pu en rater), mais que nenni. Le jeu à une rejouabilité folle puisque toutes les tuiles des plateaux de jeux sont posées au hasard, et toutes ne sont pas utilisées. Newton est donc un jeu où l’observation et l’optimisation sont primordiales. Pour les cartes à récupérer et celles qu’il ne faut pas laisser aux adversaires. Mais aussi pour la position des bonus sur les différents plateaux et la façon la plus simple de les récupérer. Newton a été ma meilleure surprise du salon d’Essen 2018. Le jeu n’est pas des plus beau, le matériel n’est pas (dans sa version originale, je n’ai pas vu celle de PixieGames) de très bonne qualité. Mais le jeu est excellent. Il fait partie de ces jeux qui peuvent sembler touffus, mais qui sont d’une simplicité et d’une fluidité rare. Simplement cinq actions de jeu, sans micro règles qui viennent compliquer les choses. Un quart d’heure d’explications, un petit tour de jeu, et les joueurs sont conquis. Un jeu que j’ai d’ailleurs failli louper sur le salon d’Essen. Le jeu était pré-réservé jusqu’au vendredi 13h. Chose que j’avais oublié. Ma femme n’arrêtait pas de me dire « Il faut aller chercher Newton ! ». Et moi de lui répondre nonchalamment « On a le temps ! ». Puis je regarde ma feuille qui m’indique qu’il ne me restait que cinq minutes pour aller le chercher. S’ensuit une course effrénée dans laquelle je passe devant la queue des joueurs qui attendaient l’heure fatidique. J’achète le jeu, il n’en restait que 74. Le 75ème acheteur de la queue a dû me maudire. Je retiens juste que j’ai bien fait de me dépêcher, ce jeu est une perle. Score Technique 8/10 Newton est remarquable par sa simplicité. Peu d’actions, toutes fonctionnant sur un principe similaire. Les tours sont rapides et on ne voit pas le temps passer. Un beau mécanisme pour une belle réussite. Bravo à Cranio, un éditeur qui, lors des derniers salons d’Essen, a édité de très bons jeux. Je retire malheureusement 2 points pour la qualité du matériel et sur le manque de modernité graphique. Mon Score BGG 8/10 Un jeu qui ne me déçois pas. Il côtoie pour moi des perles comme Puerto Rico, Terra Mystica ou Great Western Trail. Il mérite amplement sa Cup of Tea, il a été le jeu qui m’a le plus enthousiasmé depuis plus de 6 mois. Score Combiné 8/10 Amateurs de jeux un peu capillotracté, foncez !
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